Avec 700 entreprises, 88 000 salariés portés et une croissance économique de 20% annuelle en France, le portage salarial émerge de plus en plus dans l’Hexagone.
Mais qu’appelle-t-on société de portage et quel impact sur le marché du travail ? On vous explique tout.
Le marché du travail en France
Le marché du travail français a évolué. Selon l’étude DARES*, le taux d’emploi en intérim et CDD a augmenté depuis 2003. On passe de 6.5% en 2003 à 7.6% en 2019. De son côté, le CDI baisse avec 49,8% en 2003 contre 49.7% en 2019. (cf graphique 9)
Le travail indépendant prend de plus en plus de place sur le marché pour répondre à un besoin d’équilibre vie professionnelle, vie privée. On voit d’ailleurs le nombre de freelances croître, selon l’étude MALT**, en octobre 2015 il y avait 10 000 inscrits contre 100 000 inscrits en janvier 2019.
Toujours selon cette même étude, les principales raisons qui poussent les freelances à choisir ce statut sont à 88% pour répondre à un besoin d’indépendance, à 81% pouvoir organiser leur emploi du temps librement et enfin à 57% pour pouvoir choisir leurs clients et projets.
Parmi ces freelances, nous distinguons les salariés « portés » qui sont rattachés à des sociétés de portage.
Qu’est-ce que le portage salarial ?
En France, le portage salarial c’est 90 000 salariés et un chiffre d’affaires estimé à 1 milliard d’euros en 2018.
C’est une nouvelle forme de travail qui permet aux professionnels de devenir indépendant avec les avantages d’un salarié. Ces avantages sont dus au fait que le salarié porté est lié à une société de portage salarial ou entreprise de portage salarial (EPS).
Il y a donc trois parties prenantes, le salarié porté, la société de portage et l’entreprise cliente.
Le salarié porté apporte une expertise au sein de l’entreprise de portage salarial et doit rechercher ses propres clients. Il négocie avec l’entreprise cliente ses honoraires et envoie les informations à l’EPS pour établir le contrat ;
De son côté, la société de portage a un contrat avec le salarié qui devient « porté » et devra effectuer les tâches administratives telles que le contrat commercial entre le professionnel et l’entreprise cliente, la facturation, les relances en cas de retard de paiement, etc ;
L’entreprise cliente et la société de portage ont un contrat de prestation de services. L’EPS effectuera la facturation auprès de l’entreprise cliente et les relances si nécessaires.
Comment fonctionne une société de portage ?
Notez bien que seules quelques professions peuvent s’exercer en portage : coaching, formation, gestion de projet, digital, informatique, …
Comme nous le disions précédemment, c’est l’EPS qui gère la partie administrative du salarié porté. C’est d’ailleurs un des grands avantages du portage salarial. Rappelons que le salarié « porté » détient les mêmes droits qu’un salarié en termes d’allocation, de cotisation, …
L’entreprise de portage se doit de fournir des garanties au salarié porté pour cela elle doit souscrire une garantie financière. Cette dernière garantie le versement du salaire du porté et des cotisations sociales.
Elle doit également réaliser un contrat avec toutes les formalités (embauches, versement des cotisations sociales, rémunération) ; Fournir un compte rendu d’activité qui détaille les versements de l’entreprise cliente, les frais de gestion retenus, les frais professionnels, les cotisations sociales ainsi que la rémunération nette et le montant d’apport d’affaire.
Donc la société de portage adresse les factures à l’entreprise cliente pour ensuite rémunérer le salarié porté. La société de portage est payée sous forme de pourcentage sur le CA HT du professionnel porté. Ce taux que l’on nomme taux de gestion se situe généralement entre 8% et 10% du CA HT.
Selon OPPS ***, 90% des entreprises de portage salarial interrogées sont multisectorielles avec au moins trois domaines d’expertises.
En somme, le portage salarial permet de combiner une nouvelle forme de travail le statut d’indépendant et celui de salarié pour s’adapter aux changements du marché du travail, né des besoins des professionnels de reprendre le pouvoir sur leur emploi du temps, la mise à profit de leurs compétences.
Selon les chiffres de FEPS (Fédération des Entreprises de Portages Salarial) le portage salarial en 2025 sera 588 000 emplois, 15 milliards d’euros de CA et 5% de l’emploi national. Ce qui annonce un avenir prometteur du portage salarial.
* DARES : conjoncture du marché du travail au 2eme trimestre 2019
** MALT : étude 2019 le freelancing en France
*** OPPS (Observatoire Paritaire du portager Salarial) : chiffres clés 2019